Tous les noms de domaine ne sont pas égaux devant le transfert

Pour tout propriétaire d’un certain nombre de noms de domaine, un transfert d’un service d’enregistrement à un autre est une affaire courante, s’il en utilise plusieurs. Mais quand on procède au transfert d’un nom dans une extension avec laquelle on est peu familier, il arrive d’oublier un petit « détail » qui compte, comme je viens d’en faire l’expérience. Un petit rappel n’est pas inutile, même pour les utilisateurs expérimentés.

N.B.: en ce qui concerne les domaines .FR, la situation décrite dans cet article de 2015 a changé depuis (addendum 8 décembre 2018).

Je n’ai jamais prêté attention au marché des domaines .FR. Pendant longtemps, leur enregistrement était réservé aux personnes résidant en France. Bien entendu, il était possible d’en enregistrer quand même, avec quelques subterfuges simples, mais je suis resté à l’écart de ce marché. Les noms que je possède dans l’extension .FR se comptent sur les doigts d’une main, et encore s’agit-il, pour certains, d’enregistrements « défensifs » (par rapport à un domaine que je possède en .COM avec un contenu actif).

Je ne me souviens donc pas s’il m’était déjà arrivé de transférer un nom de domaine .FR. Hier, cependant, en mettant de l’ordre dans mon portefeuille de noms et en procédant à quelques transferts pour mieux l’organiser, je me rends compte que j’ai un .FR depuis plus dix ans chez un registrar où le renouvellement me coûte le double de ce qui me serait facturé chez un autre service. Le nom est enregistré jusqu’en octobre 2016, mais je décide de le transférer tout de suite, pour ne plus avoir à y penser ensuite.

Le transfert se déroule sans problème: peu de temps après la demande, le nom se trouve dans le nouveau compte. Je vais regarder si tout est en ordre (DNS, nom du propriétaire). Et c’est alors que je constate que la nouvelle date d’expiration n’est pas fixée en octobre 2017, comme je m’y attendais, mais en février 2016. J’écris aussitôt au service clientèle pour m’en étonner. Mais, à peine mon message envoyé, un soupçon me vient à l’esprit: le .FR ne serait-il pas une extension pour laquelle un transfert remet les compteurs à zéro? Je possédais, il y a quelques années, deux ou trois noms « exotiques » pour lesquels c’était le cas, mais il ne m’était pas venu à l’esprit que cette règle pouvait aussi s’appliquer à des extensions d’apparence plus familière.

Un rapide contrôle confirme mon soupçon: loin de prolonger le nom d’une année, comme je l’avais cru, le transfert m’a fait perdre un an et demi d’enregistrement déjà payé. Une bonne leçon, à mes dépens, dont je me souviendrai: avant de transférer un nom dans une extension dont je n’ai pas l’habitude, toujours vérifier les conditions. Un peu vexé, quand même, que cette mésaventure (sans gravité) m’arrive avec une extension aussi courante que le .FR. Et bien content que la plupart des autres extensions dans lesquelles je possède des noms ne fonctionnent pas comme cela et permettent de créer une marge de sécurité avec des années d’enregistrement d’avance, conservées même en cas de transfert.

Sur le site de Gandi, on trouve un utile tableau récapitulatif avec les particularités des transferts de noms de domaine d’une extension à l’autre. Sur le sujet de ce billet, voir la colonne de droite, « Durée », qui indique pour quelles extensions un transfert entraîne une remise à zéro de la durée d’enregistrement.

Le .CH ne permet pas l’enregistrement pour plusieurs années, ce que je regrette. En revanche, le système pour les transferts est parfaitement honnête: tant qu’un nom n’arrive pas à expiration, il est transféré sans frais chez le nouveau registrar et conserve sa date initiale d’expiration.